Se poser des questions, aller là où les choses se passent, écouter les meilleurs pour trouver des réponses.
Tunis, Paris, Washington, Montréal. Quatre destinations pour comprendre comment le rapprochement des pouvoirs politiques et religieux fait reculer les droits des femmes.
Réalisation Yvonne Defour - Distribution Maison 4:3
La pandémie de la Covid-19 a chamboulé nos vies. Cette série documentaire retrace les bouleversements nombreux que nous avons traversés. Certains perdurent, d'autres nous ont fait évoluer.
Réalisation Yvonne Defour - Savoir Media
Accompagner, à titre de productrice, le réalisateur Patrick Gazé, les formidables acteurs Christine Beaulieu et Roy Dupuis ainsi que toute l'équipe de « Ceci n'est pas un polar », sélectionné au FIFF.
Réalisation Patrick Gazé - Distribution K-Films Amérique
Une aventure incroyable que celle de co écrire avec Louisa Déry une comédie musicale inspirée de l'oeuvre du groupe Beau Dommage dans une mise en scène de Serge Denoncourt.
Productions Périphérie - Évenko
C'EST NOTRE FÊTE AUJOURD'HUI. JE T'OFFRE UN VERRE D'EAU DE PLUIE. Un verre de cette eau bleue qui nous définit, comme notre drapeau, notre langue, notre histoire. Nous sommes les héritiers de défricheurs qu'on disait des scieurs de bois et des porteurs d'eau. Nous avons réussi, en même temps que notre révolution tranquille, à devenir des bâtisseurs de cathédrales. Notre révolution n'était pas sans faille et sans blessure. Nos chantiers n'étaient pas aussi respectueux qu'ils auraient dû être de la terre et du peuple d'origine. Mais nous marchions dans les traces de cette Angélique Filion, une patriote inconnue de la révolte de 1837 qui a vu son cousin Joseph Paré être condamné à mort, puis exilé en Australie. Je me sens envers eux, qui sont de mes racines, un devoir de mémoire. Je suis faite de quelques unes de leurs gouttes d'eau.
C'est notre fête aujourd'hui et j'offre un verre d'eau de pluie à tous ceux et celles qui ont été les premiers, les Premières nations du territoire, et de qui nous tenons tellement de nos plus belles valeurs. Il me semble qu'il sont en train de vivre leur propre révolution tranquille, et c'est tant mieux.
J'offre un verre d'eau de pluie à tous et celles qui ont trouvé ici l'endroit pour refaire leurs racines coupées de force ou par choix.
Nous ne serons jamais assez de porteurs de notre langue belle, de notre drapeau bleu, bleu comme cette eau, l'or de demain, qui fait partie de qui nous sommes. Bonne fête à chacun de nous.
24 JUIN 2024
SOUVENIR DOUX EN CETTE FIN DE JOURNÉE TRISTE. Nous sommes en 2005. Pour la première fois, le festival Fantasia présente des films en compétition officielle, devant jury. J'en fais partie, aux côtés de Pierre Dalpé, Daniel Andréani, Nabi‐Alexandre Chartier et Patrick Masbourian. Érik est notre président. Nous avions travaillé quelques fois ensemble; je suis heureuse de le retrouver. Ce soir, nos discussions autour de la table me reviennent. Sa grande passion pour le cinéma de genre, évidemment. Mais surtout sa grande écoute, sa disponibilité, sa générosité, son respect des points de vue de chacun, parfois divergeants. Une seule fois, Érik a tranché. Une seule fois, il a utilisé son veto de président sur une décision partagée, pour appuyer une actrice canadienne qui avait fait une performance remarquable, qui m'avait sidérée et que j'avais défendue bec et ongles. Devant la salle, c'était lui qui devait annoncer la grande gagnante pour le premier rôle féminin. Juste au moment de nommer Kate Greenhouse pour son jeu dans le film d'horreur, troublant, Dark Hours, du réalisateur Elio Quiroga, Érik se retourne vers moi; je suis quelques pas derrière en compagnie de nos collègues. Il me tend l'enveloppe. Au micro, il me présente comme étant la seule femme du jury qui s'est battue pour une autre. Il me demande de la nommer. Il était comme ça, Érik Canuel. Un grand qui prend la main de ceux qui sont derrière pour les mettre en lumière. Bon voyage cher et grand personnage de notre cinéma québécois.
17 JUIN 2024
CHRONIQUE D'UN DERNIER RENDEZ-VOUS MANQUÉ.
Il y a un an. Il faisait tellement froid. La journée la plus froide je crois que nous avons connue en 2023. La situation est urgente. Je dois traverser la Montérégie, l’île de Montréal et les ponts de Laval. Mon chéri est au volant. Il y a des accidents. Partout. J’appelle ma sœur et les enfants pour les préparer au pire. Il va arriver aujourd’hui. Pendant un temps fou, nous sommes bloqués derrière ces accidents. Des minutes tellement précieuses. Les dernières de sa vie. De notre vie avec lui. Tous les chemins alternatifs sont bloqués. Les ponts sont en glace. Comme mon cerveau. Je ne peux qu’attendre. Espérer arriver à temps. Mon frère a cette bonne idée réconforte. Je lui parle au téléphone dans le creux de son oreille. Prise dans la voiture, entourée d’inconnus qui finissent leur semaine, qui sont pressés d’en finir, je fais à moitié mes adieux. Parce que je ne peux m’imaginer manquer cet ultime rdv. Mais je le manque. À notre arrivée, il a quitté ce monde. Au fil des saisons de cette première année, je prends la mesure du fait que nous n’aurons plus de longues discussions, qu’il ne viendra plus chez moi comme il aimait tant le faire. Et je réalise que si j’ai manqué notre dernier rdv, nous en avons partagés bien d’autres qui sont encore plus précieux. Ils sont habités par sa voix rauque, sa bonne humeur, son intelligence, sa sensibilité et son infatigable émerveillement pour une musique, un bon repas, un bon vin, pour l’art et la science et pour chacun de nous. Et ça, je le garde en moi pour toujours. Aujourd’hui, je vais lui acheter des fleurs, les mettre aux côtés de sa photo qui me tiendra compagnie. J’ai envie d’écouter de la musique. Rester tranquille et laisser tous les souvenirs remonter. Je vais me faire une belle journée. C’est notre rdv.
3 FÉVRIER 2024
RÉFLEXION DE MAYA OMBASIC.
UNE AUTEURE D'EXCEPTION.
Par les temps qui courent.
Le besoin de compréhension, de lumière et d'intelligence est grand pour dépasser les power trips de ces hommes d'état.
Par les temps qui courent.
Les mots de ma belle amie, Maya Ombasic, posés dans son essai philosophique, TOMBER VERS LE HAUT, publié par NOTA BENE dans sa collection LA LIGNE DU RISQUE et sorti ce mois-cI, me font avancer.
Par les temps qui courent.
Je vous partage un extrait, parce qu'il faut lire pour comprendre la différence entre le devoir de mémoire (que j'aime), et celui de tout casser à tout prix.
« ... par delà ces considérations géopolitiques, il semble que c'est précisément parce que la violence fait partie de notre code générique et que c'est la condition sine qua none de toute association humaine, donc de toute « chute » dans la culture, pour reprendre la perspicacité du langage de Rousseau, qu'on a pourtant du mal à associer à une pensée simple, prophétique et on ne peut peu plus actuelle: c'est la culture qui nous a fait faire fausse route et plus nous misons sur elle, plus l'homme deviendra tyran lui-même de ses semblables, sans oublier les ravages que son activité produit sur son propre environnement.»
Maya a écrit ces mots, ses mots, il y a près d'un an. Boom...
De tout coeur avec ceux et celles qui, des deux côtés d'une frontière, paient au prix de leur vie et de celle de leurs enfants, ces considérations géopolitiques culturelles violentes , des chutes inhumaines
à notre siècle.
J'aimerais que nous soyons capables du devoir de mémoire, j'y tiens,
et celui qui nous permettra d'aller droit devant.
23 octobre 2023
MON PÈRE. Parti tout doucement en écoutant la 9e de Beethoven, son oeuvre favorite parmi les centaines qu'il a écoutées. Il voulait vivre jusqu'à 100 ans parce qu'il avait des projets. Entre autre, celui de comprendre le génie des modulations du compositeur. Alors, lui qui n'était pas musicien, tentait de comprendre ses partitions dans un recueil que «sa belle amour» lui avait offert.
Mon père. Il a été toute sa vie touché par le beau. La création. Qu'elle soit sur une toile ou sur papier, toute en couleur ou en rimes. Il était appelé par l'intelligence de l'art et de la science. À 91 ans, il ne craignait pas de plonger dans un livre scientifique sur le fonctionnement du cerveau. Et jusqu'à la toute fin, le sien aura été intact, vif, informé, obstiné souvent. Mais il avait un talent fou pour la discussion, celle qui vous fait sentir intéressant, intelligent.
Mon père. Il aimait encore plus la fête entourée des siens. Il grognait de plaisir en mangeant un bon steak de chevreuil, ou une truite arc-en-ciel. Il aimait les bons rouges. Le Saint-Émilion en particulier. Et c'est après une belle fête, qui s'était terminée tard dans la nuit, qu'il avait dessiné pour faire durer son plaisir ce qu'il a appelé la pyramide de l'amour. Un dessin tout simple mais précieux, griffonné au crayon de plomb, et qui en quelques mots résume ce qui anime tous les humains, d'où qu'ils viennent.
Mon père. Je n'aime pas vous le décrire à l'imparfait. Je le voudrais encore avec nous. Mais je suis réconfortée de le savoir libéré de son corps vieilli. Encore beau pourtant. Mais qui lui faisait mal. Là où il est, il se tient aussi droit qu'un chêne et il a trouvé toutes les réponses à ses questions, sur Beethoven, sur les autres et le reste.
Mon père. Il va veiller sur nous. Et nous allons veiller à lui faire toute une fête, à son goût, avec Beethoven, de la bonne bouffe et du bon vin, quand le soleil sera dehors et en nous revenu.
Marcel Filion c'est mon père. C'est le père de ma soeur Louise et de mon frère Denis, le beau-père de Stéphan et d'Anne-Marie. C'est l'amoureux de Nicole. Un parent d'adoption pour Magalie et Brigitte. Le grand-père et l'arrière-grand-père d'une belle descendance. Un homme précieux dans la vie de ceux et de celles qui l'ont bien connu. On va essayer très, très fort de lui ressembler. Ici, maintenant, pour toujours. Je sais qu'il le sait
6 FÉVRIER 2023
POUR TOI FÉLIX. Gala de l’ADISQ. Aujourd’hui, je suis spectatrice. De loin, je regarde. J’ai un petit frisson pour les lauréats. Lorsqu’on entend son nom dans le groupe des nominés, le cœur nous débat. Et lorsque c’est le nôtre qui résonne dans le micro, notre petit monde tourne au ralenti jusqu’au moment où finalement on quitte la scène avec notre statuette et avec la peur au ventre d’avoir oublié quelqu’un. Mais mon plus grand bonheur lié à un Félix est arrivé beaucoup, beaucoup plus tard. Le jour où ma petite-fille, Agathe, me raconte, quelques jours avant un gala, que plus tôt, dans sa classe de 5e année si j’ai bonne mémoire, sa professeure expliquait à ses élèves pourquoi les trophées de l’ADISQ se nommaient Félix. Et puis ma chérie s’étonne devant ses collègues en racontant que dans le bureau de sa mamie , il y avait des Félix.…. Quelques jours plus tard, Agathe est partie pour l’école avec un Félix dans son sac à dos. Ses compagnons et ses compagnes ont eu un Félix dans leur classe pour la journée en sachant maintenant pourquoi ces belles statuettes portent ce nom. Gros, gros frissons de mamie. Bravo à tous les lauréats. Un bel héritage en votre possession que vous passez aux autres générations. Comme tous les artistes québécois.
Membre du Worldwild Women Association
PRODUCTIONS MI-LOU & POLAR FILMS
QUAND LES POUVOIRS S'EMMÊLENT
Sélection officielle - Los Angeles Women's International Film Festival ( États-Unis, 2019 )
CECI N'EST PAS UN POLAR
Film d'ouverture - Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue ( Québec, 2014 )
En compétition pour une première oeuvre - Festival international du film francophone de Namur ( Belgique, 2014 )
RADAR FILMS
Maison de production de l'année - Gala de l'ADISQ
( Québec, 2009-2002-2001 )
Vidéoclip de l'année - Gala de l'ADISQ
( Québec, 2008-2005-2011)
Vidéoclip de l'année - Much Music Award
( Ontario, 2005-2001 )
MICHÈLE FILION GRONDIN
Prix Judith-Jasmin - Catégorie des périodiques ( Québec, 1982 )
Inscrivez-vous pour recevoir les nouvelles sur les projets.
Michèle Filion Grondin
Copyright © 2024 Michèle Filion Grondin - All Rights Reserved.
Powered by GoDaddy
We use cookies to analyze website traffic and optimize your website experience. By accepting our use of cookies, your data will be aggregated with all other user data.